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Photo du rédacteurKaridja Coulibaly-Egberts

2017 - La Crise #3-





J'étais là, entrain de faire une consultation en rééducation périnéale, lorsque ma collègue me frôle le bras... Je suis bouillante.
Quand La Crise Frappe, Un Grand Moment De Solitude T'Envahi.




 







Hello mes Supers-Drépas !


La semaine passée nous nous sommes arrêté sur ma grosse déception et le choc émotionnel que j'ai vécu lors de ma mission au Burkina Faso.

Cette semaine, je vais te parler de ma crise en mettant en avant tous les éléments déclencheurs afin que toi aussi tu puisses comprendre comment ton corps peut fonctionner et combien il est important de pouvoir contrôler au maximum son environnement intérieur (Mindset - émotions - sentiments) et extérieur (entourage - comportement ...)


Continuons donc notre petite aventure ... En espérant que tout aille bien pour toi qui lit ces quelques lignes - ces articles - ces écrits semaine après semaine.



L'Environnement Intérieur...



Commençons donc par cet environnement interne.


Comme tu le sais, j'ai quitté la Belgique en étant déjà un peu malade et très fatiguée. Préparer ce voyage m'avait demandé beaucoup d'énergie lorsque j'y pense, encore plus que d'habitude. Je devais quitter ma p'tite Polly pour 6 semaines et mon petit-ami de l'époque.


Ensuite, je suis arrivée à Ouaga où l'on m'a appris la "mauvaise nouvelle" : le médecin avec qui je comptais travailler pour mettre en place mes objectifs et avec qui je m'entendais super bien n'était plus là parce qu'il était parti se former ailleurs. Il avait quitté le centre en Mai 2016... Nous étions en Janvier 2017. C'est cette annonce qui m'a affaibli émotionnellement!


J'ai vécu cela comme une trahison de la part du responsable qui ne me l'avait pas annoncé plus tôt (avant mon départ alors qu'il en aurait eu le temps) - comme un deuil à faire, car j'avais l'impression que j'avais perdu quelqu'un de précieux. Colère et rage sont également montés en moi... pour aboutir sur un sentiment de frustration!


Wouawww! Quel COMBO puissant!


Et toi, t'arrives t-il de vivre tout cela à la fois et de déclencher une crise juste après ou dans les jours qui suivent?



Quel impact pourrait avoir ce combo sur la santé?



Tout simplement parce que les émotions négatives vont réduire l'efficacité de ton système immunitaire et vont affaiblir tes cellules. En plus de ce combo s'est ajouté beaucoup de stress... Ce qui a augmenté la production de cortisol dans mon corps qui est responsable de l'immunosuppression.

Déjà affaibli par une toux et de la fatigue... Mon environnement intérieur m'a précipité vers la crise sans appel - sans crié : "attention j'arrive"... Enfin si... mais je n'avais pas fait gaffe aux signes :

  1. ma fatigue s'est accentuée

  2. ma toux s'est empirée

  3. mon énergie était en berne

  4. j'ai commencé à pleurer très régulièrement

  5. je me sentais au bout du rouleau physiquement et émotionnellement

  6. je me sentais inutile

  7. mon amie a due être un grand soutien pour moi durant ce séjour

  8. je ne me sentais plus en sécurité

  9. les gens me fatiguaient

  10. je m'isolais de plus en plus

  11. je devenais de plus en plus à cran


Habituellement, je suis pleine de vie et dynamique!

Habituellement, je rigole beaucoup et souvent!

Habituellement, je vois le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide!

Habituellement, je suis orienté solutions plutôt que problèmes!

Habituellement, je suis créative!


Et là! Je ne me reconnaissais plus!


La fatigue était tellement présente que me lever pour aller bouloter devenait de plus en plus difficile... L'horreur!




L'Environnement Extérieur...


Parallèlement à ce qu'il se passait au dedans de moi, je devais aussi faire face aux agressions du monde extérieur... Durant ce séjour, rien n'avait été fluide - simple - efficace...


  1. Le responsable de l'auberge avait également changé et n'était pas très présent.

  2. La cuisinière s'absentait sans prévenir et n'écoutait pas mes requêtes.

  3. Malgré que j'étais en pension complète, j'ai dû me battre pour avoir de l'eau à boire (d'ailleurs, je me suis déshydraté durant les 4 premiers jours de mon arrivée à l'auberge).

  4. Le nouveau responsable de la maternité n'était pas présent ni même disposé à mettre en place quoi que ce soit, il était nouveau et devait prendre ses repères.


Bref! Tout ce pourquoi j'étais venue semblait ne pas vouloir fonctionner.

Toutes mes ambitions étaient mises à mal.

J'étais là et je me voyais dépérir... Heureusement qu'il y avait des collègues pour me soutenir avec qui j'ai pu parler - échanger et travailler... Grâce à qui j'ai pu mettre en place des séances de rééducation périnéale.


C'est à ce moment-là que ma mission a pu trouver un sens... Malheureusement la crise en a décidé autrement.






L'Homme prévoit, mais Dieu a le dernier mot...






La Crise Proprement Dite



Je me souviens que j'avais fait la fête jeudi soir avec l'équipe de chiropracteurs Français car ils allaient partir le lendemain. Attention, quand je parle de fête je ne parle même d'alcool, j'ai bu des softs - mangé et j'ai dansé. La soirée est au top mais je vais me coucher pour être en forme le lendemain et me lever pour dire au revoir.


Durant la nuit, j'ai chaud - j'ai mal aux articulations... Je me tords en fait de douleurs. J'entame une des nuit les plus longues de ma vie : je me tourne et me retourne - j'ai mal - j'ai chaud - j'ai soif... J'ai l'impression qu'un 3 tonnes me passe sur le corps. Je n'arrive pas à me lever, je suis tellement fatiguée - j'ai la nausée...


Le jour se lève, j'entends tout le monde s'agiter - les jeunes chargent la camionnette...Je veux me lever : MAIS IMPOSSIBLE la douleur me cloue au lit. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive... mon corps s'est vidé de ses forces me laissant tel un paillasson .

Je me concentre - je garde le focus sur ce que je veux faire : c'est important pour moi de leur dire au revoir... Je me lève - j'ouvre la porte - je marche au ralenti : tout le monde est heureux et joyeux et tout le monde a bu (de l'alcool)... Moi, la seule qui n'aie pas picolé j'ai "la gueule de bois". Je sens les regards posés sur moi... Ils ne comprennent pas - d'ailleurs, moi non plus! Quoi qu'il en soit, je leur dis au revoir et on fait la photo de départ.


La cuisinière me demande ce que je veux manger comme p'tit dèj, d'habitude je suis assez gourmande mais là je lui dis que je ne veux rien et que je vais me recoucher...

Très peu de temps après, ma collègue qui descendait d'avoir fait sa nuit vient me faire un coucou car elle s'est inquiété : je n'avais pas pris la relève et je n'avais pas prévenu.

Elle me demande si ça va, elle voit ma tête...Elle comprends que quelque chose cloche.

Je craque - Je pleure - elle me console...

Elle me répond que si c'est trop dur et que si je ne trouve pas ma place, je n'ai qu'à rentrer en Belgique car il ne faut pas que ma santé en prenne un coup. Elle me dit de prendre un dafalgan et de dormir.


Je me lève vers midi, j'ai faim mais mange peu car j'ai mal et je suis faible; même porter ma fourchette à la bouche me demande un effort considérable - mâcher aussi. Je vais me recoucher. Habituellement pétillante et pleine de vie je sens que les gens sont inquiets.

Mon amie prend des nouvelles.

Je vais me coucher en espérant que ça aille mieux samedi car j'ai des consultations en rééducation périnéale et des femmes comptent sur moi. De plus j'avais demandé à une autre amie (collègue) d'être là pour traduire. Donc je dois être en forme!



Samedi Matin...


J'ai RDV à 9h et à 8h30 je suis toujours dans mon lit!

Ma nuit a été horrible : j'ai fait de la fièvre (que j'ai pu canaliser sans antipyrétique) - j'ai eu des douleurs à me rouler parterre et je tousse de plus belle...


Je me lève comme je peux, je me prépare comme je peux, je mange ce que je peux...

Le plan est clair : je fais mes 4 consultations et je rentre me coucher.

Je pars à 9h et j'arrive à 9h20 (en réalité il ne faut que 5 minutes de l'auberge au centre). J'ai l'impression d'avoir couru un marathon - je transpire - je suis à court de respiration... Bref, je suis au bout de ma vie!

Ma collègue me taquine, mais elle voit tout de suite que quelque chose ne va pas. Je rassemble mes forces pour accueillir la première cliente et je m'excuse auprès d'elle.


La consultation se passe bien, sauf que je me demande comment je vais tenir debout jusque 12h-12h30. Ma collègue me frôle la main par inadvertance - elle me regarde et me dit : "mais Karidja tu fais de la fièvre"!

"Ah? En effet j'ai assez chaud. Mais dès que j'ai fini mes consultes je vais me recoucher"!

"Euh, tu dois aller voir le médecin".

"Mais non, ça va aller et puis je ne peux pas faire encore plus attendre les autres femmes"!


Ma collègue insiste tellement qu'à la fin de ma séance je file voir le médecin... Elle vient avec.



Chez Le Médecin...



Lors de la visite je suis très brève comme pour minimiser: je fais de la température - je tousse - j'ai des douleurs articulaires et je suis très fatiguée, mais je compte me reposer et ça ira mieux.

Il me donne un thermomètre : 40° C, le jeune médecin me regarde inquiet... Il pense au palu... Je lui dis que non, c'est une crise de drépanocytose ! Et là, je vois la panique dans ses yeux... En 2 -2 je suis couchée sur le brancard - perfusée avec des antibiotiques du liquide physiologique et du perfalgan. Là, c'est comme si j'étais partie dans une autre dimension.


On s'agite autour de moi - des collègues entrent et sont choqués de voir que c'est moi sur le brancard - le médecin en question revient avec un autre médecin... C'est la panique à bord et moi je plane total.

Je sais que j'insiste pour rentrer me coucher à l'auberge (je déteste les hôpitaux) et on me fait patienter... Ma cuisinière apporte un plat que je mange parce que j'ai faim mais que je revomis aussitôt. On me fait boire et je revomis... En 2h je me dégrade fortement à tel point que l'on appel le responsable du centre... On parle d'ambulance - de transfert... Et moi, je veux simplement rentrer me coucher et ça ira mieux!


LOL! La réalité est que je savais que je faisais une crise, mais mon cerveau avait du mal à comprendre ce que ça impliquait réellement. J'ai dû appeler mon assistance car au final on a décidé de prendre la route pour Ouaga pour me faire hospitaliser : je faisais un gros STA (Syndrôme Thoracique Aigue).




La suite?


Dans le prochain article : #PlusJamaisCa, le dernier de la série, je vais te parler du pacte que j'ai fait avec moi-même et de ce qui m'a poussé à faire ce que je fais aujourd'hui.


En attendant, Que La Santé T'Enveloppe et n'oublie pas que :

La Santé Est Avant tout un Etat D'Esprit !


J'espère que ce genre d'article "storytelling" te plaît mais surtout te parle.

Mets-moi en commentaires, si toi aussi tu as vécu quelque chose de similaire ou si tu connais quelqu'un dans ton entourage.




N'OUBLIE PAS DE VENIR NOUS REJOINDRE DANS LE GROUPE : J'AI DIT MERDE A LA DREPANOCYTOSE!




A bientôt Mes Supers-Drépas!

Karidja - DrépaCoach©






 

Burkina Faso, terre d'accueil aux pays des hommes intègre. N'féraïdo jusqu'au bout de la terre. Mission 2017.
En pleine séance...


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